A l’approche de Noël, une centaine d’enfants issus du village défavorisé El Soco, près de San Pedro de Macorís, ont assisté aux ateliers et conférences proposés par la fondation « Les Ateliers de Chantal », dans une ambiance studieuse et conviviale. Un rendez-vous devenu une tradition pour Chantal de Campos (ci-contre, avec la casquette), la fondatrice de l’association. Depuis une dizaine d’années, ces ateliers sont sa façon d’offrir un Noël tourné vers l’avenir à des enfants à qui elle consacre une grande partie de sa vie.
Dix ateliers, et deux conférences
Dix ateliers de langues, manuels ou sportifs, animés par des bénévoles, ont été proposés au cours d’une matinée bien remplie. Les enfants avaient ainsi le choix, en fonction de leurs centres d’intérêt, entre des cours d’anglais ou de français, des ateliers de cuisine, musique, peinture ou confection de bijoux et un entraînement de baseball, de rugby ou de danse hip hop. Un moment d’apprentissage ludique, comme en anglais par exemple, où les enfants ont appris le vocabulaire des parties du corps en confectionnant « un snowman » (bonhomme de neige). Deux conférences de sensibilisation étaient également au programme : une sur la médecine préventive et l’autre sur les ressources côtières et marines de la République dominicaine. Cette dernière était animée par Ricardo Rodriguez, collaborateur du ministère de l’environnement : « Nous voulons éduquer les enfants pour qu’ils agissent. Il faut leur donner une connaissance technique pour que cela se traduise par des gestes corrects avec la nature ». A l’issue des activités, chaque enfant s’est vu remettre un cadeau pour le récompenser de son effort ainsi qu’un sachet repas. Puis cette matinée solidaire s’est achevée dans une ambiance festive avec une chanson composée lors de l’atelier musique, reprise par tous : «Hoy aquí estamos con mi gente del Soco, Celebramos la navidad en los ateliers de Chantal…»
Une démarche positive d’apprentissage
Une vingtaine de bénévoles, majoritairement dominicains et français, avaient répondu à l’appel de la fondation et s’étaient répartis les rôles entre animation d’ateliers et organisation. Dans un pays où 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté, ils étaient motivés par l’envie de se rendre utiles, à l’image de Sophie, une d’entres eux, qui nous confiait ce jour-là : « Je vis ici depuis vingt ans et cela me rend triste de voir autant de pauvreté en République dominicaine, encore en 2015. J’essaye de donner ce que je peux pour les enfants. » Stéphane, bénévole également, co-animait pour sa part l’atelier musique. Il expliquait être venu par amitié pour Chantal de Campos et poussé par l’envie de l’aider dans « ce très joli projet ».
Derrière cet événement, s’inscrivait en effet, la volonté de la très engagée Chantal de Campos de faire découvrir aux enfants une matière ou une discipline. Le but : leur montrer qu’ils peuvent, avec du travail, aspirer à un destin différent. Un objectif à l’image de la philosophie générale de son association, créée il y a 15 ans : développer les talents de Dominicains et Dominicaines en situation précaire afin de leur permettre d’entrer dans une démarche positive d’apprentissage pouvant aboutir sur une professionnalisation.